Tuesday, September 26, 2006

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Le dimanche 14 Mars 1948, à 15 heures, Madame veuve Marie Furimond, née Conil, âgée de 70 ans, demeurant à Mazan dans le Vaucluse, se présente au Commissariat de Police du 2ème arrondissement d'Avignon où elle est reçue par le commissaire Alaux, de permanence, à qui elle déclare que sa fille, Suzanne Furimond, âgée de 50 ans, divorcée de Louis Roux , transporteur, a quitté la maison familiale de Mazan le jeudi 11 Mars vers 14 heures pour se rendre à Avignon où elle a son propre domicile, 40, rue Saint-Lazare.

De là, elle devait partir pour Nice le samedi 13 Mars, par le train de 6 heures du matin, ayant à régler des affaires dans cette ville Elle était attendue à Nice chez son notaire Maître Martin, pour procéder à un changement de gérant à l'hôtel bar-américain " Le thé de la Reine ", dont elle est propriétaire.

La mère se déclare très inquiète car elle n'a plus aucune nouvelle de sa fille Suzanne depuis que celle-ci a quitté Mazan. Or, Suzanne a pour habitude de lui téléphoner plusieurs fois par jour, à fortiori pour lui dire qu'elle est bien rentrée chez elle ; en outre, le nouveau gérant du 'Thé de la Reine " a appelé Madame Furimond mère pour lui dire que sa fille n'était pas à l'arrivée de son train à Nice contrairement à ce qui avait été convenu. Madame Marie Furimond s'est rendue plusieurs fois au domicile de sa fille où elle a sonné en vain. Aussi elle présume que quelque chose de fâcheux a dû lui arriver.

A la demande de cette dame très inquiète et éplorée, le commissaire Alaux charge un gardien de la paix d'accompagner les membres présents de la famille et un serrurier requis, pour ouvrir et visiter le domicile de Suzanne Furimond au 40, rue Saint-Lazare, à Avignon. Ceci fait, on n'y découvre rien de suspect. Sur la table de la salle à manger sont posés trois verres à apéritif vides et une bouteille de pastis. Dans la cuisine, il y a un repas préparé qui n'a pas été consommé, ni même entamé. Les bagages de Suzanne Furimond sont de toute évidence préparés pour un voyage.

Le mercredi 17 Mars cette dame qui est une personnalité de la ville et même de la région, n'a toujours pas donné signe de vie. Aussi, le commissaire René Heinis, chef de la section locale de la Police Judiciaire d'Avignon, agissant sur commission rogatoire de Monsieur Dumas, juge d'instruction, décide de procéder à toutes les investigations nécessaires en vue de retrouver la disparue.

Il s'intéresse d'abord à la personnalité de Suzanne Florimond et pour ce faire, il va auditionner systématiquement ses plus proches voisins, sa famille, des employés qui ont travaillé pour elle dans son entreprise de transport, les personnes qu'elle fréquentait. Il enquête aussi sur la fortune de Suzanne Furimond qui se révèle être une femme riche et intéressée.

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