Tuesday, September 26, 2006

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La disparue ayant donc quitté Mazan le jeudi 11 mars 1948 à 14 heures, pour arriver à Avignon vers 15 heures, avait prévu de passer chez elle la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mars, devant prendre le train pour Nice à 6 heures du matin, le vendredi. Après l'inventaire de son commerce à Nice, elle aurait été de retour à Mazan, chez sa mère, le dimanche 14 mars. Cette hâte à revenir s'explique par l'amour que Suzanne portait à sa fille. C'est du reste ce qui a alerté madame Furimond mère, car durant ses absences Suzanne téléphonait très souvent pour prendre des nouvelles de sa fille.

Le mercredi 10 mars au soir, Suzanne, Furimond avait demandé à la poste de Mazan, par téléphone depuis la maison, de faire parvenir un télégramme à monsieur Carto, transporteur à Villeneuve-lès-Avignon, pour lui fixer un rendez-vous chez elle à Avignon, le jeudi 11 mars à 19 heures. Les soupçons de madame Furimond mère semblent se porter sur cet homme.

Monsieur Carto. avait acheté à Suzanne Furimond un camion au prix de 500 000francs. Il avait versé un acompte de 300 000 francs, le 30 décembre 1947, et il devait payer le reliquat par mensualités de 50 000 francs. Or, depuis l'achat, monsieur Carto n'avait versé aucune des mensualités prévues. Et Suzanne Furimond était bien décidée à lui faire payer tout le reliquat à brève échéance. D'où le rendez-vous.

Le samedi 13 mars le nouveau gérant du " Thé de la Reine " a téléphoné à madame Furimond mère pour lui indiquer que sa fille n'était pas arrivée à Nice comme prévu.

Les reçus contenus dans le sac de Suzanne concernaient une somme de 900 000 francs en billets de 5 000 francs déposés à la BNCI d'Avignon, à son nom, et 500 000 francs en billets de 5 000 francs déposés à la Banque Marseillaise de Carpentras au nom de sa mère.

De fait, tout cet argent appartenait en propre à Suzanne à qui sa mère servait de prête-nom pour une part. La question se pose de savoir pourquoi elle avait ainsi réalisé tout son avoir, comme pressée d'en disposer au plus vite, soi-disant pour acheter une villa. En tout cas, au soir du 11 mars 1948, elle possédait en théorie et en gros l'équivalent de quelque 250 000 euros, tous ses bijoux et, comme l'enquête permettra de le supposer, une quantité indéfinie de pièces d'or d'origine française et étrangère.

Toujours selon sa mère Suzanne Furimond ne recevait personne à son domicile d'Avignon, c'est pourquoi elle ne s'explique pas la présence des trois verres sur la table de la salle à manger. Elle oublie le rendez-vous avec monsieur Carto. Du reste, comme l'enquête l'établira, sa fille recevait chez elle diverses personnes, mais uniquement des intimes en qui elle avait toute confiance.

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