Tuesday, September 26, 2006

16

L'autopsie démontrera que la victime a été étranglée par-dessus son foulard avec du fil de fer. L'étranglement a été si brutal qu'il a fortement creusé les chairs du cou Le bol alimentaire qui n'a pas été entièrement digéré contient les restes du repas qu'elle a pris à midi à Mazan chez sa mère. En tout cas, pour les enquêteurs, il est important que le mystère entourant la disparition de Suzanne Furimond soit enfin levé. Quant à l'issue fatale, elle ne faisait plus aucun doute pour personne.Le lundi 10 mai 1948, le juge d'instruction autorise l'inhumation du corps de Suzanne Furimond, née le 11 février 1898, déposé à la morgue de l'hôpital Sainte-Marthe d'Avignon.
L'enquête est relancée et confiée cette fois à la 9ème brigade mobile de Police Judicaire de Marseille. Toutes les auditions déjà réalisées sont reprises et toutes les dénonciations, reçues en grande quantité, par lettres anonymes sont vérifiées. Mais cette équipe policière ne découvrira aucune piste vraiment nouvelle.Cinq petits voyous d'Avignon : Auge, Matieu, Grégor, Louis Antonin et un autre, qui font le trafic de cartes de pains, sont un moment inquiétés. Un témoin, patron de l'hôtel où ils logent, les a entendu parler d' " un coup à faire à une vieille femme d'Avignon qui trafique des pièces d'or ". Mais cette vielle femme se transforme en " mère d'un milicien " qui trafique de l'or et qui habite à 30 kilomètres de la ville des papes. Serait-ce Mazan ? Ou Oppède, comme l'indique un des voyous ? Les petits malfrats, anciens maquisards du FTPF, déclarent avec élégance que, de toute façon, ils n'ont pas donné suite ", car un de leurs anciens chefs, le capitaine Lane, ayant appris leurs intentions, leur a fait la morale.
N'ayant pu établir de nouveaux faits, ni découvrir une autre piste, la police déclare plus ou moins forfait et son chef conclut :" Comme il apparaît qu'aucune trace de lutte n'a été relevée au domicile de la victime, qu'il y a été découvert une somme de 450 000 francs, que chez elle rien n'a été fouillée, qu'elle a été retrouvée vêtue de son manteau et de son foulard, que par contre, son sac à main a disparu, on peut supposer ce qui suit : après le départ du camionneur de Villeneuve, Suzanne Furimond a reçu un appel téléphonique (la police aurait dû le savoir exactement puisqu'elle a demandé un relevé détaillé des communications téléphoniques passées et reçues à son domicile d'Avignon du 11 au 15 mars1948, mais ces appels ne sont pas mentionnés), lui fixant un rendez-vous pour la vente de ses pièces d'or. Ayant toute confiance en son interlocuteur, elle a enfourché sa bicyclette et elle s'est rendue à l'endroit fixé, en laissant la lumière de sa cour allumée, espérant être bientôt de retour. Ce rendez-vous lui a été fatal. A-t-on voulu la voler ? C'est presque certain. Elle s'est défendue car, femme impulsive et énergique, rien ne lui faisait peur. Ses acheteurs, mués en voleurs, l'ont alors maîtrisée et étranglée. Ils ont transporté le corps en voiture, dans un endroit isolé, à l'abri de toute indiscrétion, l'ont placé dans des sacs, lesté avec des galets du Rhône, ficelé avec du fil

0 Comments:

Post a Comment

<< Home